Je suis exténué de devoir composer avec ce monde. Il me transperce. Je n’ai plus rien grand chose à y faire, ni même à dire. La peinture est tout ce qu’il me retient encore. Mais pour combien de temps ? Etant donné que je ne suis jamais aussi bon que je ne le voudrais, que je me dégoute de moi-même, du peu que j’ai écrit, de tout ce que j’ai fait, des relations humaines, de ce qu’elles impliquent. Je suis usé. Combien de temps vais-je encore tenir ? Cette douleur de vivre est souvent insupportable. Et je me bas. Pourquoi ? Si ce n’est pour l’espèce, ni même pour moi. Pourquoi. Cela doit être la peur d’en finir pour de bon, une bonne fois. Je suis fatigué du manque d’argent, de l’impossibilité de publier, de devoir me réinsérer dans une société qui ne me dit plus rien de bon. Que chaque jour, je ne puisse faire ce que j’aime le plus.
Je n’ai jamais eu assez de génie en moi que pour être grand.
Je n’aurais été que moyen. En tout. Moyen.
Vision de terreur.
Je fais partie des perdants.
Ce n’est pas une douleur de vivre, vivre n’est pas douloureux, mais une douleur d’être. On ne peut être que ce que les autres nous permettent d’être… Et il en va de même pour l’art. Si vous avez lu 1Q84, la question est donc de savoir si vous êtres dans le monde avec deux lunes ou dans celui avec une seule lune. Et si vous vous êtes trompés de monde, il faut chercher le passage secret qui permettrait d’en changer. Mais, je crains que ce ne soit qu’un artifice littéraire, que ce passage secret n’existe pas.
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Je ne l’ai pas lu. Mais je vois le concept. C’est bien ce que je tente depuis ma naissance. Mais des jours sont plus lourds que d’autres. Rien de neuf.
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